Yvette Théraulaz
Mise en scène Daniel Wolf
Yvette Théraulaz joue Mme Paméla Brenner, la mère. Stella a quarante ans aujourd’hui. La famille se réunit, on sabre le champagne, on essaie de faire vite: chez les Brenner, on n’aime pas le déballage. D’ailleurs, la maison familiale a été transformée en galerie d’art contemporain et il ne faudrait surtout pas que du désordre puisse surgir. Mais voilà que la mère arrive en retard.
Elle a amené le beau-père, qui a amené son chien, qui a tôt fait de se soulager sur le sol de la galerie: «Ce n’est pas sa faute, tout ce vide, ça déstabilise». Le tableau de famille est souillé. C’est le moment de régler ses comptes, à découvert. Il était temps: les Brenner sont au bord de la faillite. Cela se passe tout près de nous, au bord du lac Léman. Tout près de nos catastrophes personnelles, quand la famille est en crise et que les générations s’opposent, quand le temps est venu de négocier le tournant de la quarantaine. Mais à travers les conflits qui animent le foyer Brenner se révèlent aussi les paradoxes et les bizarreries de notre société. L’intimité de la famille devient alors le terrain d’une analyse, mordante et drôle, du monde contemporain.
Manon Pulver est auteur et dramaturge. Ses textes ont été mis en scène notamment par Marie Vayssière et André Steiger.
Daniel Wolf est comédien et metteur en scène. Il travaille depuis plus de vingt ans au sein d’institutions et de compagnies indépendantes en Suisse romande. Il a récemment mis en scène un texte de Jon Fosse, Hiver, au théâtre Le Poche à Genève. Après Au bout du rouleau, créé en 2007, le tandem fait son retour à la Comédie.
avec Elodie Bordas / Cédric Dorier / Thierry Jorand / François Nadin / Viola von Scarpatetti / Yvette Théraulaz scénographie Michel Faure et Carmen Perrin costumes Anna Van Brée lumière Michel Faure vidéo Michel Favre mobiliers et accessoires Noëlle Choquard assistant à la mise en scène Cédric Dorier
A découvert
Mise en scène Anne Bisang
L'action se passe aujourd'hui, dans la Serbie en transition. Chez moi, en bas dans un trou. Et autour. B.S. Yvette Théraulaz joue le rôle de la femme à chiens à la Comédie de Genève puis tournée en Suisse, France, Belgique et Serbie
C’est donc une pièce à propos de chiens et d’enfants, de rôles inversés et de situations renversantes. À propos d’un homme politique puissant, effrayé par la boulimie de son fils de huit ans. À propos d’une jeune femme, sa maîtresse, qui accouche d’un mystère mais pas d’enfant. D’un vagabond qui appelle son chien « maman ». D’un flic qui n’aurait jamais quitté sa chambre d’enfant. À propos d’errances et de retrouvailles. À propos d’un monde en transition, sens dessus-dessous qui ne demande qu’à renaître. Une comédie des commencements, une échappée belle, une fresque carnavalesque qui nous entraîne sur les rivages de l’amour originel et de la métaphysique. Un poème ample comme une tragédie grecque. Décoiffant comme une fantaisie burlesque.
Avec : Fabrice Adde / Céline Bolomey / Gabriel Bonnefoy / Nicole Colchat / Armen Godel / Yvette Théraulaz / Jean-Benoît Ugeux / Lise Wittamer scénographie Anna Popek assistante à la mise en scène Stéphanie Leclercq dramaturgie Stéphanie Janin création lumière Laurent Junod costumes Solo-Mâtine création son Jean-Baptiste Bosshard vidéo Alexandre Baechler maquillages Arnaud Buchs régie générale Edwige Dallemagne
mise en scène Philippe Sireuil
Prête à tout pour assouvir sa soif d'amour. Au Théâtre de Carouge, Yvette Théraulaz incarne la veuve roublarde de La Forêt du Russe Ostrovski (1823-1886). Elle joue Gourmijskaïa, la cinquantaine et des ardeurs de jeune fille en fleur
Gourmijskaïa qui trompe son monde, sous ses airs de douairière provinciale. Elle ruse, elle manipule, elle est le théâtre à elle seule. Et voilà que dans un halo d'automne, elle tombe le masque, désarmée à en pleurer devant sa servante scoliosée (épatante Janine Godi-nas). «Ne t'arrive-t-il pas de ressentir quelque chose quand tu vois un jeune homme?» Et sa domestique de répondre en vieille peau impudique, indiquant du doigt son sexe: «Oui, comme un petit nuage.» Cette Forêt est ainsi, elle brûle, griffe, touche. Mais qu'est-ce que ce classique russe traité en farce et avec brio par le metteur en scène belge Philippe Sireuil? Une comédie sentimentale a priori. Sur une scène lambrissée et pentue, Yvette Théraulaz, impressionnante, machine sa romance. Elle palpite pour un jeune nigaud qu'elle a recueilli. Elle lui destine sa nièce, Axiou-cha, pauvrette qu'elle fait marcher à la baguette, pense-t-elle, manière de garder auprès d'elle le joli garçon. Parallèlement, elle vend sa foret en morceaux à un I marchand. Celui-ci se trouve avoir un fils, amoureux... d'Axioucha. Voilà pour l'intrigue. Mais La Forêt, c'est plus que cela. C'est d'abord le tableau assassin, manière Gogol ou Flaubert, d'une société vaniteuse et sotte. Ce sillon, Philippe Sireuil le creuse avec bonheur. Faux-culs et ventres de foire rembourrent une humanité qui se voûte et se tord, comique à force d'être vilaine. La Forêt, c'est surtout une merveille d'hymne au théâtre. Deux acteurs débarquent chez la Gourmijskaïa. Le premier s'appelle L'Infortuné (Philippe Jeu-sette, quel coffre ! ), le second Le Veinard (Fabrice Schillaci). Us n'ont pas un kopeck, mais mille tirades dans la mémoire. L'infortuné, qui est aussi le neveu de la veuve, se fait passer pour un officier. Démasqué, il crache son mépris à la face de sa tante et de son entourage qui s'offusquent. C'est ravageur. Lui s'amuse: sa philippique est extraite des Brigands de Schiller. Tout se joue ainsi sur la pente d'un monde perdu. Seuls les saltimbanques échapperaient à la débâcle, souffle Ostrovski. L'art comme salut. Douze comédiens impeccables incarnent cet idéal. Alexandre Demidoff
Mise en scène Philippe Sireuil de la pièce d'Alexandre Ostrovski (1871) Interprétation Christelle Alexandre (Térionka) François Beukelaers (Karp) Olindo Bolzan (Milonov) Janine Godinas (Oulita) Philippe Jeusette (Infortunatov) Michel Jurowicz (Boulanov) Jean-Philippe Lejeune (Vosmibratov) Bernard Marbaix (Bodaev) Grégory Praet (Piotr) Fabrice Schillaci (Fortunatov) Yvette Théraulaz (Gourmyskaia) Edith Van Malder (Axioucha) Scénographie Vincent Lemaire, Philippe Sireuil Costumes Catherine Somers Lumières Philippe Sireuil Création des maquillages Catherine Friedland Musique David Quertigniez Assistanat à la mise en scène Christelle Alexandre Perruques Catherine Friedland Production Théâtre National de Belgique (Bruxelles)
(publié dans Le Temps le oct. 2013)
« Ce dimanche, Yvette Théraulaz reçoit l’Anneau Hans Reinhart, la plus haute distinction théâtrale suisse. »
Mise en scène Anne Bisang
Anne Bisang l'avait annoncé: dans Les Corbeaux, "l'exagération agit comme un fabuleux moteur comique" et le résultat tiendrait plus de la satire que du drame réaliste. En effet, à la Comédie de Genève, c'est sur le mode expressif du cinéma muet que Madame Vigneron, YvetteThéraulaz, et ses trois filles se font déplumer. Le tout dans un décor de tapisseries, toiles et praticables en mouvement, qui scandent le plateau comme autant de rideaux baissés à la face de ces femmes spoliées.
Trop maniéré? Oui et non. Le recours chronique aux clins d'oeil empêche bien sûr de compatir au destin des héroïnes d'Henry Becque. De pleurer pour ces femmes qui représentent, à travers les époques, tous les grugés de la société. Du coup, par manque de profondeur, on s'ennuie un peu. Mais le parti pris ironique permet aussi d'alléger ce texte de 1876. Datée dans ses trémolos et ses développements longuets, la pièce n'aurait sans doute pas résisté à un traitement premier degré. Henry Becque est, dit-on, le précurseur des auteurs réalistes. Un des premiers à avoir renié les mélodrames dont les scénarios flattaient la bonne bourgeoisie pour des récits plus crus traquant les bas agissements de son temps. De fait, la triste histoire de la veuve Vigneron et de ses trois filles restitue sans détour la voracité des hommes d'affaires, profitant de l'inexpérience des femmes pour les dépouiller. Architecte, notaire, entrepreneur, pas un de ces hommes à chapeau ne sauve l'honneur. Et le défilé de cette cupidité dans le salon de la veuve éplorée tient du siège forcené. D'où l'idée du jeu expressionniste inspiré du cinéma muet, et de l'accompagnement au piano. Lee Maddeford, musicien ingénieux, suit à la perfection les états de stupeur des personnages. "Méfiez-vous de M. Teissier!" prévient la colossale Madame de Saint-Genis (Mireille Herbstmeyer, impériale). Le pianiste plaque un accord lugubre. "Méfiez-vous de votre notaire!" Deuxième salve discordante. "Occupez-vous de vos intérêts. Méfiez-vous de tout le monde!" Et le piano de trembler sous les doigts de son maître. Cette manière de jouer des codes séduit. D'autant qu'à la réception de ces conseils définitifs, Yvette Théraulaz ne perd pas en humanité ce qu'elle gagne en effet de manches. La comédienne varie à la perfection les variations de voix, de ton. Les "oh", les "ah", mine pâmée et bras en croix, avec toujours derrière un cœur qui bat. Même jeu pour les filles. En tête, Marie (Lolita Chammah, la Salomé de l'an dernier). Elle observe, singe, parodie et finit par copier, trait pour trait, les expressions des nantis. Sa cadette, Blanche (Prune Beuchat), a moins de réussite. Son parcours flirte avec la folie. La troisième, Judith la butée, semble trop tenir en laisse son interprète (Lise Wittamer). Chez les prédateurs, on remarque d'abord la voix insensée de Teissier. Une crécelle, un tocsin. Et le comique décalé de ce comédien qu'on imagine sorti des Des-chiens; juste. Jean-Claude Bolle-Reddat a en effet travaillé avec Jérôme Deschamps et Mâcha Ma-keïeff, fins experts dans l'art de l'excès. François Florey en notaire gangster et Frank Semelet en artiste opportuniste trouvent la veine fourbe de leur personnage. Avec Charles Joris en bon père de famille, ils mettent de l'huile, du swing dans une forme volontairement corsetée. Enfin, outre les bouleversantes modulations d'Yvette Théraulaz, on admire le décor d'Anna Popek. Cet assemblage vertigineux de praticables qui roulent et de toiles qui tombent, sur lesquels s'affichent des tapisseries pas si sages. D'ordinaire, rien à craindre clé ces motifs cadencés, formes abstraites qui rassurent par leur régularité. Ici, dans les subtiles lumières de Jean-Philippe Roy, chaque nouveau panneau qui descend ou se dresse signifie plus d'opacité pour les victimes affolées. La forêt du conte avec les loups, voraces, comme prédateurs. De quoi se méfier. Marie-Pierre Genecand /Le Temps septembre 2008
du 30 septembre au 19 octobre 08 à la Comédie de Genève du 3 au 5 février 2009 au Théâtre National de Bretagne/Rennes
avec Yvette Théraulaz, Frank Semelet, Léa Pohlhammer et Fabien Ballif, Jean-Jacques Chep, Paulo Dos Santos, Jacqueline Ricciardi, Valerio Scamuffa, Pierre Spuhler, Anne-Marie Yerly, Matteo Zimmermann
Piano Lee Maddeford
Scénographie Anna Popek
Costumes Paola Mulone
Création lumière Jean-Philippe Roy
Musique originale Lee Maddefort
Maquillage et coiffures Arnaud Buchs
Collaboratrice artistique Stéphanie Leclercq
Dramaturges Stéphanie Janin & Arielle Meyer MacLeod
Régie générale Edwige Dallemagne
Assistante stagiaire Sophie Martin-Achard
Assistante costumes Laurence Fleury
Photo Hélène Tobler
Coproduction Comédie de Genève-Centre dramatique, Théâtre National de la Communauté française de Belgique Soutien à la tournée de Pro Helvetia, fondation Suisse pour la Culture
Mise en scène Andrea Novicov
Yvette Théraulaz incarne une star déchue au bord de la folie. L'actrice forme avec Frank Semelet un couple aussi narcissique que givré, obsédé par la grande illusion hollywoodienne.
Noces jouissives du cinéma et de la scène Futur directeur du Théâtre populaire romand, Andera Novicov aime les univers visuels puissants. Il le prouve à la Comédie de Genève en orchestrant un Tennessee Williams où la dérive se projette sur écran géant. Vertigineux.
En toile de fond, une Amérique en proie à ses démons, le racisme et un puritanisme obscène. (…) Marie-Pierre Genecand / Le Temps, 10 avril 2008.
avec Yvette Théraulaz, Frank Semelet, Léa Pohlhammer et Fabien Ballif, Jean-Jacques Chep, Paulo Dos Santos, Jacqueline Ricciardi, Valerio Scamuffa, Pierre Spuhler, Anne-Marie Yerly, Matteo Zimmermann
Traduction Laura Koffler et Philippe Adrien
Assistant au projet et dramaturgie Pedro Jimenez Morras
Assistante au projet Léa Pohlhammer
Scénographie Thibault Vancraenenbroeck
Peinture décors Valérie Margot
Création vidéo Bastien Genoux
Réalisation vidéo Le Flair
Lumière Laurent Junod
Son Jean-Baptiste Bosshard
Costumes Anna Van Brée
Assistant costumes Grégory Bourrilly
Maquillage et coiffures Julie Monot
Maquillage vidéo Nathalie Tanner
Production Comédie de Genève
DOUX OISEAUX DE JEUNESSE
Mise en scène Anne Bisang
Yvette Théraulaz joue à la Comédie de Genève puis au Théâtre des Célestins à Lyon du 15 au 18 mars 2006 puis en nournée. Photo Carole Parodi
Mise en scène Anne-Cécile Moser
Yvette Théraulaz joue Titania en résidence aux Halles de Sierre puis du 6 au 10 avril à l'Espace Oriental de Vevey, puis en tournée romande cette saison-là.
copyright Yvette Théraulaz - conception et réalisation Fabrique d'images